Parlons-nous
Quel bilan du e-commerce français en 2020 ?

Quel bilan du e-commerce français en 2020 ?


PARTAGER

Twitter Share Link Facebook Share Link Linkedin Share Link

L’année 2020 a été chamboulée par la pandémie du COVID-19. Les périodes de confinement et les restrictions de déplacement ont eu des répercussions sur tous les pans de l’économie. Dans ces conditions, le e-commerce a pu tirer son épingle du jeu, dans une certaine mesure : tous les secteurs n’ont pas été égaux face à la crise (voyage, mode, retail). Quel bilan 2020 peut-on faire du e-commerce en France ? 


2020 : l’adoption du e-commerce à marche forcée

Augmentation des achats en ligne

Alors que de nombreux pays au niveau mondial sont entrés en confinement au premier trimestre 2020, le nombre d’acheteurs uniques en ligne a augmenté de 40%. Une nette hausse des achats en ligne qui a pu s’observer en France également. 

L’augmentation s’est poursuivie au deuxième trimestre. 

  • Selon la FEVAD, le e-commerce français était en croissance de 5,3%, avec un chiffre d’affaires de 25,9 milliards d’euros au cours du deuxième trimestre 2020.
  • Au mois d’avril, qui correspond à l’apogée de la crise sanitaire, le e-commerce a peu progressé : seulement +0,8% de croissance par rapport à avril 2019. Un chiffre qui s’explique par l’arrêt des ventes de nombreux services, ou encore, l’arrêt total d’activité dans l’industrie du voyage. 
  • Dès la mi-avril, et encore amplifiée en mai et en juin, la vente des produits et services sur internet a connu une croissance globale de 7,4% par rapport à 2019. 
  • 41 millions d’acheteurs en ligne ont été recensés au cours du deuxième trimestre 2020, soit près 1 million supplémentaire par rapport au deuxième trimestre 2019 !

Pendant le premier confinement, 68,2% des acheteurs en ligne ont déclaré avoir commandé autant ou plus qu’avant sur internet, et 24% ont même commandé plus sur internet pendant le confinement qu’en temps normal. La moitié de ces cyberacheteurs a poursuivi sur sa lancée à la sortie immédiate du confinement, en achetant davantage sur internet qu’habituellement (48,6%). Une tendance plus marquée chez les acheteurs de 15 à 34 ans, qui ont continué à consommer davantage en ligne à 64,9%, mais aussi parmi les populations plus âgées. Ainsi, 67,3% des 50 ans et + ayant davantage acheté en ligne pendant le premier confinement ont gardé leurs nouvelles habitudes, pour éviter les contraintes dans les magasins (port du masque, nombre de clients restreint, désinfection des mains, etc). 

Au troisième trimestre, le e-commerce a crû moins vite, mais reste significativement au-dessus de son niveau pré-COVID selon le Salesforce Shopping Index. 

Démocratisation des nouveaux modes d’achat 

Avec la fermeture des magasins physiques pendant une partie de l’année, des modes d’achat qui restaient encore minoritaires se sont largement développés. 

  • Le développement de modes “sans contact” – le drive, la livraison à domicile et le click & collect – a permis à beaucoup de marques de limiter l’impact de la fermeture de leurs magasins physiques, tous secteurs confondus (bricolage, équipement de la maison, jouets …). 
  • 10% des Français ont eu recours pour la première fois au drive pendant le premier confinement et 15% y ont eu davantage recours que d’habitude. 
  • Du côté de la livraison à domicile, 6% des Français ont utilisé ce service pour la première fois et 15% y ont eu davantage recours. 
  • Le click & collect a également bénéficié de ces tendances, dans une moindre mesure lors du premier confinement. Il a cependant été largement généralisé lors du confinement d’octobre 2020. 
e-commerce trends

Quelles ont été les tendances de consommation en 2020 ? 

La consommation lors du premier confinement

Nous y avons tous assisté : à l’annonce du premier confinement, un mouvement de panique a eu lieu et a entraîné un stockage de certaines catégories de produits (pensez au papier toilette, à la farine ou encore aux bouteilles d’eau !). Quelles ont été les tendances de consommation lors de la première édition du confinement ? 

  • Sans surprise, une forte croissance de l’e-commerce alimentaire, avec plus d’¼ des foyers qui ont effectué des achats alimentaires en ligne. 
  • En parallèle, des catégories dormantes jusque-là se sont retrouvées sur le devant de la scène : ce sont les produits d’hygiène personnelle et de nettoyage de la maison, répondant à une préoccupation hygiéniste grandissante. +86% de ventes de savons de toilette, +88% pour la javel … 
  • Enfin, on a pu noter des achats tournés vers le confort, pour se faire du bien, lors du premier confinement. 

Impact de la crise dans les tendances d’achat post-confinement

Les changements de consommation lors du confinement ont convaincu une partie des Français de consommer différemment, même une fois déconfinés. Une tendance qui se résume en “consommer moins, consommer mieux, consommer local”. 

  • 53% des Français souhaitaient rester dans une consommation plus frugale à l’issue du premier confinement. 
  • Consommer français est devenu un objectif pour 83% des Français, à la fois pour soutenir l’économie nationale et les producteurs et professions mises en difficulté par la crise. 
  • Une tendance qui divise cependant les Français : 47% d’entre eux souhaitent retrouver le plaisir de consommer et de se faire plaisir. A l’inverse, 53% souhaitent rester dans la frugalité et le ralentissement de consommation, mais de manière choisie cette fois. 

La consommation lors du deuxième confinement

Le deuxième confinement n’a pas eu les mêmes impacts que le premier sur la consommation des Français.


Des industries inégales face à la crise 

Si le e-commerce a globalement connu une embellie en 2020, certains secteurs ont cependant sombré. 

L’alimentaire a connu une croissance exponentielle 

Comme nous l’avons déjà évoqué, le e-commerce alimentaire a été en plein boom en 2020. Selon l’étude Cetelem x Harris citée précédemment, 30% des Français interrogés ont augmenté leur budget alimentaire par choix, pour se faire plaisir. 

Les achats retail ont largement augmenté  

Avec la généralisation du télétravail et le temps plus conséquent passé à la maison, le secteur de l’aménagement d’intérieur a connu une belle croissance en 2020. Au niveau mondial, cela s’est traduit par une augmentation de 95% des commandes au deuxième trimestre et de 63% au troisième. 

Toujours dans le retail, du côté des équipements et loisirs, le chiffre d’affaires a augmenté de 60% en octobre par rapport à l’année dernière, avec notamment des achats anticipés pour Noël dès octobre. Le secteur connaissait une baisse de son chiffre d’affaires sur la même période en 2019. 

La mode, en demi-teinte et l’apparition de nouveaux modes de consommation

Dans la mode, le bilan est plus mitigé. Au global, les ventes ont reculé. Cependant, le e-commerce fashion s’est développé en France en 2020, connaissant une forte accélération. 

  • Près de 30% des Français ont acheté un article de mode en ligne pendant le confinement, dont 2,6 millions de nouveaux clients ! Et malgré la réouverture des boutiques à partir de mai, 17% des Français ont continué à acheter leurs produits de mode exclusivement en ligne en mai et en juin.
  • 46% des nouveaux acheteurs avaient l’intention de réitérer des achats de mode en ligne dans les 12 prochains mois, représentant un potentiel de 1,2 million de nouveaux clients réguliers. 
  • Selon la plateforme Easyence, le chiffre d’affaires du e-commerce mode a progressé de 24% en octobre 2020 par rapport à 2019. 

Le voyage, grand sinistré de la pandémie

Sans surprise, en raison des contraintes de déplacement liées à la crise sanitaire mondiale, les ventes de voyage se sont effondrées en 2020. 


L’omnicanalité pour mieux résister face à la crise

La crise a poussé les marques à accélérer la convergence offline – online et à proposer de nouvelles expériences d’achat. Les commerces indépendants ont fait leur révolution digitale, en proposant notamment le click & collect, pour faire face à la crise. On peut penser aux librairies lors du deuxième confinement, qui ont massivement utilisé cette solution. 

A la veille de la réouverture des magasins le 28 novembre, les sites e-commerce continuaient à mettre en valeur leurs solutions de ventes en ligne, de drive et de click & collect. Plus qu’un simple bricolage pour survivre lors du confinement, on peut penser que ces nouveaux modes d’achat sont là pour durer. 

C’est d’ailleurs la complémentarité des canaux, digital et physique, qui séduit les acheteurs en ligne selon la FEVAD. 56,4% des cyberacheteurs achètent sur des sites d’enseignes spécialisées ayant également des magasins physiques. 

Une tendance que Marc Lolivier, délégué général de la FEVAD, confirme : 

« Il ne fait plus de doute quant au fait que la crise va durablement impacter les habitudes de consommation. Près de la moitié des répondants continue de commander davantage sur internet, y compris depuis la fin du confinement. Les consommateurs n’en restent pas moins très attachés à leurs magasins. Et depuis le début de la crise plus d’un cyberacheteur sur deux déclare essayer de privilégier l’achat en ligne auprès de magasins physiques. Pouvoir commander en ligne lorsqu’on ne peut pas se rendre en magasin devient une attente partagée par de plus en plus de Français, et qui devrait perdurer dans le temps bien au-delà de la crise. » 

L’année 2020 a accéléré l’adoption du e-commerce par les Français, même si tous les secteurs ne sont pas sortis indemnes de la crise économique engendrée par la pandémie. 

Cette fin d’année, le plus grand rush de l’histoire du e-commerce était attendu. Le Black Friday a tenu ses promesses, avec un record de chiffre d’affaires généré à cette occasion en France et un nombre de transactions en hausse de 11% par rapport à 2019. Un engouement similaire est attendu avec les ventes de Noël. Rendez-vous prochainement pour tirer le bilan de ces temps forts !

NOUVEAU !

Tendances et Chiffres Clés du E-commerce dans le Tourisme en 2023

Analyse de marché sur les tendances et données du secteur e-commerce des voyages et du tourisme.

2023 Travel Ecommerce Stats and Trends Report

Amelie Combe